Photo : Olivier Bolduc-Coutu

Photo : Olivier Bolduc-Coutu

Ariane Plante est autrice, artiste et commissaire. Elle a reçu une éducation en musique classique (violon, orchestre et chant choral) et détient un diplôme universitaire (une Majeure) en anthropologie. Elle œuvre dans le milieu artistique du Québec depuis 2005, comme pigiste depuis 2007. Boursière du Conseil des arts du Canada, du Conseil des arts et des lettres du Québec, du Conseil des arts de Montréal et de Première Ovation, son travail a été présenté au Québec, au Canada, en France, sur des plateformes en ligne ainsi que dans des publications numériques.

Commissaire des éditions 2016, 2017 et 2018 du Mois Multi, festival international d’arts multidisciplinaires et électroniques de Québec, elle exerce désormais comme indépendante et élabore différents projets avec de nombreux artistes et organisations. Depuis 2016, elle développe pour le Grand Théâtre de Québec un volet d’expositions en arts technologiques, qu’elle programme et dirige depuis son lancement en 2019.

Comme artiste, elle a participé à des expositions et événements collectifs dont Truck Stop, organisé par CLARK et L’Œil de poisson (2017), l’exposition Extension et pratique des idées, initié par VU et présentée au Musée d’art de Baie-St-Paul dans le cadre de Manif d’art 8 (2017), puis à Marseille (2018) ou encore le Grand Happening d’Avatar (2014). Elle a réalisé et publié une création sonore radiophonique commandée par Avatar pour le projet Repères (2020), a participé à l’exposition virtuelle Cadrer la nature (2020), présentée par le Centre d’exposition de l’Université de Montréal, et a présenté son œuvre La cosmogonie des sons, projet de recherche au long cours débuté en 2015, dans le cadre de la Triennale Banlieue! à la Maison des arts de Laval (2022) ainsi qu’au Festival international de musique actuelle de Victoriaville (2023).

Depuis 2022, comme créatrice principale, elle réalise un projet d’installations sonores, narratives et interactives produit par l’Office national du film du Canada - studio interactif Mtl et la Ville de Québec. L’oeuvre intitulée Ce qui brille dans le noir sera inaugurée au printemps 2024.

Née dans la Beauce de parents montréalais ayant fait un retour à la terre, elle a grandi à St-Jules puis ensuite à Montréal. Après ses études universitaires, elle a passé près de 17 ans à Québec, y développant sa vie professionnelle qu’elle a ensuite poursuivie dans la métropole à partir de 2016. Depuis 2022, elle habite à la campagne et partage son temps entre sa vie rurale, Montréal, Québec et d’autres régions du Québec pour mener ses différents projets et mandats.

// arianeplante[a]gmail.com //

réflexions et démarche.

Depuis près de 15 ans, mes réflexions artistiques portent sur les conditions de notre coexistence avec le monde vivant, le territoire et l’environnement. Au cours des années, j’ai délaissé l’écriture, qui fut mon premier médium, et choisi le son pour explorer les notions d’écosystème, d’habitats, de transhumance et de paysages. J’ai toujours cherché à témoigner d’expériences sensorielles et physiques d’écoute et de présence et à « raconter », en entrelaçant le réel et l’imaginaire, des manifestations sensibles que j’observe dans les mondes naturel et domestique qui m’entourent. La rencontre des langages et médiums - écriture, photographie, dispositifs technologiques, par exemples - m’a permis d’imaginer des formes narratives non-linéaires portées par les mots, les images ou le son, une matière fondamentale pour moi, puisqu’elle devient à la fois mnémonique, culturelle, géographique et écologique.

En 2023, j’amorce un virage nécessaire, motivé par mes préoccupations artistiques, écologiques et environnementales, mais aussi par ma santé et ma relation avec le vivant, qui ne cesse d’évoluer…
Je m’éloigne peu à peu des écrans et du travail qui exige que je possède et maîtrise de nombreux outils technologiques. Je cherche à me rapprocher encore plus de la nature et mène pour ainsi dire une quête de ralentissement et de décroissance, un rythme et une posture qui m’apparaissent plus propices à l’attention et à l’enchantement, aux surgissements de poésie et d’imaginaires libérés, mais aussi au tissage de liens significatifs avec les autres et le vivant.


L’écriture rejaillit au coeur de ma pratique. Puis, je me penche sur des explorations sensorielles qui résonnent avec les significations que je donne aux mots “communauté”, “partage”, “solidarité”…des explorations qui transforment mon rapport à l’action, au temps : la marche et des expériences gustatives et culinaires nourries par un sens de l’hospitalité en forment l’épicentre.

On peut dire que je reviens finalement à ce qui m’a guidé vers l’art au tout début de ma trajectoire, poussée par une sorte de candeur lucide, et que j’avais perdue de vue au détour des aléas.

À suivre…

- Ariane Plante